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Photo du rédacteurLucie Demeulenaere

A quoi sert l’erreur ? ou comment développer le sens de l’effort chez les enfants ?

Vous avez savouré les victoires des bleus aux jeux olympiques cet été ? Cela ne représente sans doute qu’une partie de ce que peut ressentir un athlète suite à son succès. L’une des premières choses qu’ils évoquent lors de leur victoire est leur entrainement, les sacrifices qu’ils ont dû faire pour y parvenir. Le parcours pour arriver jusqu’au succès, rendrait-il le succès encore plus beau ?


L’erreur ou la faute, quelle différence ?

 

Nos vies sont jalonnées d’erreurs. Qui n’en fait pas ? Les erreurs sont une étape indispensable et incontournable de l’apprentissage. Autrement dit, faire une erreur signifie simplement que nous sommes en train d’apprendre.


La bonne nouvelle est que nous apprenons toute notre vie, nous faisons donc des erreurs à 1 ans, 7 ans, 15 ans, 40 ans, 70 ans… Les erreurs n’ont rien de « mauvais » car elles nous permettent de nous ajuster, de rebondir, de réfléchir, de nous remettre en question. On parle d’erreur d’orthographe pour les élèves car ils sont en apprentissage…

 

La faute est grave et a des répercussions sur soi ou les autres. Etre auteur de harcèlement à l’école est une faute.

La faute, c’est aussi dépasser les limites, le cadre règlementaire. Tricher au bac est une faute ; ne pas respecter les autres est une faute.

La faute professionnelle est une erreur grave du professionnel supposé être compétent (et donc pas en apprentissage…) : Forcer un enfant à manger est une faute, refuser de se remettre en question est une faute…


Pourquoi et comment développer le sens de l’effort ?

 

Observez les enfants, lorsqu’ils essaient de faire tenir debout une tour de cube, ils s’y reprennent autant de fois que nécessaire. Ils posent 1, 2, 3 cubes et elle s’écroule. Ils retentent 1, 2, 3,4 …boum ! Ce n’est pas grave, ils s’amusent de voir la tour s’écrouler de nouveau. Ils la reconstruisent et parviennent à poser de plus en plus de cubes jusqu’à ce que finalement, ça y est ! la tour tient debout !


Apprendre à monter cette tour entièrement aura sans doute pris beaucoup de temps et vous pouvez maintenant observer leur fierté !


Ils apprennent le sens de l’effort à chaque erreur, à chaque échec en recommençant jusqu’à atteindre leur objectif. Nous pouvons l’observer facilement chez les enfants les plus jeunes. Comment les aider à développer cette ténacité ? En les encourageant de manière ludique après chaque erreur !

 « Allez, on essaie de mettre encore plus de cubes ! » ; « On essaie de faire la plus grande tour possible ! »

 

Et lorsque l’enfant réussi quelque chose, on peut aussi rappeler tous les efforts qu’il a fourni pour y arriver pour lui donner envie de continuer à apprendre :


« Bravo ! ça fait longtemps que tu t’entraines à dessiner un cheval, regarde comme il est beau : sa tête, sa crinière, ses oreilles… Tu as bien progressé tu peux être fier de toi ! »*


« Tu t’entraines à l’école à faire du calcul mental et maintenant tu réussis à calculer de tête l’argent que la vendeuse doit te rendre ! Bravo ! »


On développe davantage le sens de l’effort de l’enfant en développant sa propre fierté : il est important que l’enfant apprenne pour lui, parce qu’il en a envie plutôt que pour faire plaisir à ses parents ou à la maîtresse/au maître, dans le jargon de l’enseignant, cette différence est ce qu’on appelle la « motivation intrinsèque » et la « motivation extrinsèque ». D’où l’importance de dire qu’il peut être fier de lui plutôt que nous sommes fiers de lui.


Valoriser le sens de l’effort des enfants questionne donc forcément la manière dont les enfants sont évalués à l’école : tous les systèmes d’évaluation ne se valent pas et le jugement que l’on porte sur ces évaluations impacteront forcément le sens de l’effort de l’élève et sa capacité à rebondir face aux erreurs et aux difficultés qu’il rencontrera à l’avenir (en tant qu’élève ou que travailleur dans la vie active).

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